RNG, hasard artificiel et manipulation dans les jeux-vidéo

La notion de chance en programmation a toujours été un défi technique intéressant. En effet, créer des données aléatoires semble antinomique de la nature même des machines censées être parfaitement prévisibles et fiables. Pourtant, dans divers domaines, y compris les jeux-vidéo, il a rapidement été nécessaire d’émuler le hasard. Ceci a marqué le coup d’envoi d’une course incessante entre les développeurs et les joueurs pour dompter le hasard dans les jeux-vidéo, et en tirer pleinement profit.

Le hasard dans les jeux-vidéo, un concept aléatoire et omniprésent

Lorsqu’on parle de hasard dans les jeux-vidéo de nos jours, c’est souvent dans les grands titres relatifs aux “loot boxes” et aux nombreuses polémiques qui les entourent. Cependant, le hasard n’est pas uniquement un outil réservé aux éditeurs pour booster leurs microtransactions ou pour transformer leurs jeux en “gacha”. Au départ, le hasard était la province exclusive des développeurs. Ces derniers y voyaient un moyen de rendre leurs jeux plus interactifs et moins répétitifs.

En effet, c’est en utilisant le hasard artificiel que les développeurs pouvaient rendre les mouvements des adversaires moins prévisibles. Ils pouvaient également rendre l’apparition de bonus moins standardisés. Tout comme ils pouvaient introduire des mécaniques innovantes comme les rencontres aléatoires avec les monstres dans les RPG, par exemple.

D’autres méthodes consistent à fournir une séquence de nombres et d’imposer au programme d’y accéder suivant un ordre préétabli. C’est un peu l’approche que des jeux classiques comme Duke Nukem ont adopté pour donner l’apparence que les mouvements et actions des monstres étaient plus ou moins imprévisibles.

Aujourd’hui cependant, le hasard est également entré dans la sphère des joueurs. Ou pour être plus précis, les “speed runners” ont aujourd’hui pris les rennes du hasard pour booster leurs résultats et atteindre de nouveaux records dans cette discipline inhabituelle.

Comprendre le hasard artificiel, comment le créer ?

Pour créer des événements aléatoires dans les jeux-vidéo, il y a de nombreuses approches. Chaque nouveau casino en ligne utilise des méthodes sophistiquées et virtuellement imparables. Mais par le passé, l’une des techniques les plus courantes était l’algorithme LCG, qui est une formule très simple de manipulation et d’addition. L’algorithme définit la donnée aléatoire suivante, en prenant la donnée aléatoire précédente pour ensuite la multiplier par 214013, avant de l’additionner par 2531011.

Ce qui rend cette solution particulièrement élégante, est qu’elle ne nécessite pas de ressources matérielles importantes pour être exécutée. Mais dans le même temps, il faudrait dérouler près de 4 milliards de possibilités avant que les nombres générés se répètent.

En somme, ce n’est pas du hasard, mais plutôt une formule qui donne l’impression du hasard en donnant l’apparence que les résultats numériques qui sont générés, n’ont aucune relation mathématique entre eux. Pourtant, malgré l’efficacité de cette formule, les joueurs ont découvert des façons remarquables de dompter la chance dans les jeux-vidéo.

Comment dompter le hasard artificiel dans les jeux-vidéo

La faiblesse du hasard sur ordinateur est liée au fonctionnement de ces systèmes. En effet, l’ordinateur ne peut pas continuellement être en train de générer des nombres aléatoires en attendant qu’ils soient demandés. Pour la plupart des jeux, l’algorithme responsable des nombres aléatoires n’est mis en route que lorsqu’un déclencheur est activé.

Pour les jeux joués dans un navigateur, les algorithmes auront tendance à utiliser l’heure interne du système comme donnée pour générer des nombres aléatoires. Après tout, générer continuellement des données aléatoires dès que le jeu est lancé dans le navigateur risquerait vite de saturer la mémoire RAM.

C’est en partant de ces vulnérabilités que les joueurs ont appris à dompter la chance. En influençant l’heure interne de leurs systèmes ou en identifiant les déclencheurs spécifiques dans les jeux-vidéo, ils sont en mesure de créer des scénarios rigides, qui génèrent les mêmes données aléatoires chaque fois que le joueur y revient. C’est d’ailleurs l’un des piliers de la pratique du speed running. Ainsi, en se déplaçant de façon précise, dans le même laps de temps et en opérant les mêmes choix à chaque fois, les joueurs peuvent supprimer le côté aléatoire du jeu, pour arriver à des résultats prévisibles et attendus.

Conclusion

Dans les jeux-vidéo, le hasard est incontournable. Il doit être présent pour donner l’illusion de chance et de comportements authentiques chez les personnages non joueurs. Cependant, la manière dont le hasard est élaboré dépend considérablement de l’âge des jeux et des objectifs attendus. Une chose est certaine toutefois, c’est que les joueurs continueront de chercher et de trouver les moyens de minimiser le hasard, lorsqu’ils recherchent la performance absolue.

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